À la rencontre des volontaires #2

Mercredi 29 mars nous avons rencontré deux services civiques, Aleksandra et Lucas, volontaires à l’association Double Face.

Celle-ci, depuis sa création en 1999, initie et réalise des actions artistiques avec le soutien de différentes institutions et collectivités. Elle élabore ses actions sur la base d’ateliers pédagogiques, grâce à la coopération des habitants, d’enseignants, d’artistes et de professionnels du spectacle. Tous les dispositifs mis en place par Double Face ont pour but de favoriser l’accès à l’éducation artistique grâce à l’organisation de rencontres entre des artistes et des lieux. Il s’agit par ces rencontres de construire un projet commun. Plus récemment, Double Face s’est développée dans de nouveaux quartiers défavorisés en fédérant les collectivités locales, les structures culturelles et artistiques, les centres sociaux, les établissements scolaires, les associations d’habitants, etc.

Nous avons retrouvé ces deux volontaires, avec leur tutrice, Virginie, au collège Henri Wallon de Garges-les-Gonesse. Ils interviennent dans une classe de 3ème et de 4ème de Sections d’Enseignement Général et Professionnel Adapté (SEGPA).
Nous avons observé leur travail avec les 3èmes, qu’ils mènent sur un projet artistique pour sensibiliser et lutter pour l’égalité homme/femme. Ce projet se déroule en plusieurs étapes. La première a été de faire un sondage auprès des autres classes du collège. Il s’agissait de savoir, selon les collégiens, si la force, le courage, l’indépendance, la confiance en soi, la tendresse et la sensibilité étaient plutôt des caractéristiques masculines ou féminines. Le dépouillement de ce sondage a donné lieu au calcul de pourcentages. Il en est ressorti, par exemple, que la force serait plus un attribut masculin que féminin. Pour illustrer ces résultats qui reflètent des préjugés homme/femme, les 3èmes ont trouvé des images, des représentations de ces valeurs qui devraient normalement être mixtes. Cette illustration du sondage sera par la suite mise en scène et présentée à tous les collégiens afin de faire prendre conscience à tous, des préjugés qui existent sur « les différences homme/femme ».

Nous avons recueilli le témoignage de ces deux volontaires très actifs et engagés dans leur mission au sein de l’association Double Face.

1. Pourquoi avez-vous choisi de faire un service civique ?

Aleksandra : J’ai voulu avoir une première expérience en lien avec mes études. En comparaison avec mes anciens jobs étudiants, le service civique est nettement plus intéressant sur le plan humain et professionnel. Son côté militant est très attirant. C’est un choix que l’on fait, rendre un service à la société. Cela permet de se sentir utile, et tout le monde est content !

Lucas : Curieux de la pédagogie et des milieux populaires, je me suis intéressé de près aux questions que relèvent l’éducation, l’école et la méritocratie. Étant peu convaincu sur la manière dont s’organisent et fonctionnent les écoles (primaire, collège, lycée) d’aujourd’hui, je voulais approfondir mes connaissances en étant sur le terrain pour avoir un regard moins théorique et prendre conscience des problématiques directes qui découlent d’un projet pédagogique. Je voulais aussi me confronter au statut d’accompagnateur et voir comment je me débrouillais avec les élèves (comment communiquer, leur donner envie ou leur transmettre un savoir). J’ai donc choisi de faire un service civique puisque cela me permettait de pouvoir intégrer des établissements scolaires sans devoir passer par des diplômes ou des formations qui ne m’auraient pas permis d’entrer aussi rapidement dans ces structures.

2. Quelle est votre mission au sein de l’association Double Face ?
     Qu’est-ce que vous y faites?

Aleksandra : J’aide à l’animation des ateliers artistiques d’éducation populaire avec des enfants et adolescents, majoritairement dans des quartiers défavorisés, notamment au Collège Henri Wallon à Garges-les-Gonesse.
Je mène un accompagnement artistique pour une scénographie du Rallye du Jardin avec La Case (association d’éducation au développement durable et à la solidarité internationale) à Villiers-le-Bel.

Lucas : J’accompagne des enfants et des adultes dans des projets artistiques d’éducation populaire. Cela peut prendre plein de formes différentes.
À Garges-lès-Gonesse, j’interviens au collège Henri Wallon à travers un projet sur les stéréotypes des valeurs masculines et féminines. J’apprends aux élèves à se servir de logiciel d’infographie pour créer leur affiche. J’essaye de les éveiller à l’art par le biais de discussions.
Enfin, j’aide des sixièmes à réaliser un film d’animation que ça soit techniquement ou théoriquement.

3. Pourquoi avez-vous choisi cette mission tout particulièrement ?

Aleksandra : Ces missions me permettent d’avoir une première expérience professionnelle en lien avec mes études. Etant étudiante aux Beaux-Arts de Cergy, je suis ravie de pouvoir accompagner des jeunes en animant des ateliers d’arts plastiques.
Je trouve qu’il y a un côté art-thérapie dans certains ateliers de Double Face. Fascinée depuis toujours par toutes les branches de la psychologie, je suis en train de faire une première approche. Par exemple, à Garges-les-Gonesses, on accompagne des adolescents de SEGPA. J’essaye d’être très à leur écoute et de leur donner confiance en eux. C’est très important pour moi de les voir progresser.
Je trouve que le service civique est une très belle chance. Il permet de démarrer notre avenir professionnel du bon pied, tout en rendant service à la société et à soi-même.

Lucas : J’ai choisi cette mission tout d’abord parce qu’elle correspondait à mes compétences techniques (réaliser un film, montage, photo, logiciel multimédia, etc). Et surtout parce que j’avais envie de faire quelque chose de social, d’être dans le partage et la rencontre. Cela m’a semblé être une mission parfaite pour m’enrichir professionnellement et humainement.

4. En un mot comment définiriez-vous le service civique ?

Aleksandra : Instructif.
Lucas : Enrichissant

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