Edito

Je ne vous ferai pas le point des difficultés présentes pour une grande partie de la population, pas plus que je ne m’appesantirai sur les grandes difficultés que rencontrent nos associations. Néanmoins, la situation actuelle montre que l’évolution constatée depuis quelques années tend à s’accélérer et à se pérenniser. D’une part, il est difficile de trouver de nouveaux adhérents et également de renouveler les structures dirigeantes souvent vieillissantes ; d’autre part, nos modes de financement « traditionnels » s’épuisent et surtout peuvent être « gelés » ou même annulés, alors que les actions sont en cours. Malgré tous les progrès et les efforts de gestion, c’est la survie de nos structures qui pourrait rapidement être mise en cause.

La notion de partenariat avec notre mouvement d’éducation populaire est devenue quasi caduque. Il nous faut maintenant, dans une spirale néo libérale, nous contraindre à entrer dans le jeu des appels d’offre marchands et concurrentiels. Je suis persuadé qu’à terme les décideurs ont tort, car si nous ne savons pas tout faire, nous avons développé des compétences, qui toutes vont dans le sens de l’intérêt général. La réforme des rythmes scolaires et sa mise en œuvre sera pour nous un point important de notre action, du moins, nous en faisons le pari, car nous ne nous résoudrons pas à être réduit au simple rôle de prestataires de services.

Ardents défenseurs de l’école laïque, nous sommes décidés à continuer d’œuvrer pour qu’elle retrouve ses fondamentaux et nous pensons sans naïveté, qu’elle peut encore être le socle de l’apprentissage « à vivre ensemble ».

Cependant, il nous faut bien prendre acte de la réalité et c’est pour cela que la fédération du Val d’Oise a déjà pris le virage de l’économie sociale et solidaire pour évoluer et faire évoluer notre environnement avec le concours de l’ensemble de nos associations. L’E.S.S est pour nous, l’un des outils de la lutte contre le chômage et contre l’exclusion de la vie économique et donc de la vie sociale. C’est aussi rappeler que toute gouvernance doit s’exercer dans un cadre éthique qui dépasse largement l’a-moralité des fonds de pension. Les moyens mis en œuvre seront rappelés dans notre rapport d’activité.

Pour toutes ces raisons, et malgré le climat, nous refusons d’être pollués par l’air ambiant et la pensée unique. Même si cela paraît hors raison (et non oraison), nous demeurons confiants dans l’avenir bien qu’il n’apparaisse pas très favorable. Confiants parce que nous ne sommes pas seuls et que le milieu associatif sait être combatif et inventif ; confiants parce que nos dirigeants et les personnels n’ont jamais manqué ni de professionnalisation, ni de motivation ; confiants enfin, parce que les bénévoles du conseil d’administration que je représente sauront être présents pour vous soutenir et demeurer à vos côtés.

Le vent conjoncturel n’est pas favorable mais la structure tiendra. Il nous faut manœuvrer pour avancer contre le vent et surtout ne pas affaler. Osons.

Discours d’ouverture de l’Assemblée Générale du 10 avril 2014
de Guy Plassais, Président de la Ligue de l’enseignement du Val d’Oise

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