Nostalgie, nostalgie !

Je me souviens, en juin 2010, au congrès de la ligue de l’enseignement qui s’est déroulé à Toulouse, de la remarquable intervention du médiateur de la République venu expliqué que la crise pouvait être surmontée. Il prenait exemple sur les Espagnols, le pays étant en crise lui-même depuis plusieurs années.  Conscient que cet état de fait pouvait plonger des populations entières dans la morosité, il a déployé un stratagème tout à fait formidable auquel je repense souvent…

« faire la fête » ! Il nous a simplement exhorté à ne pas nous replier sur nous-mêmes et à nous ouvrir aux autres dans une ambiance festive, tout comme les Espagnols le faisaient… ce qui leur permettait de ne pas sombrer dans la sinistrose.

Et depuis toutes ces années, je regarde autour de moi les groupes d’individus de tout bord, associations, parents d’élèves, conseillers municipaux, familles et je crois qu’il avait finalement raison !
Se retrouver à partager avec les autres un moment convivial a toujours été plus fort que le perpétuel radotage des médias et des empêcheurs de tourner en rond ! Maintenant, et pour l’avenir, Big Brother a bien fait son travail, et j’ai quelques craintes pour l’avenir de nos enfants.

Laissez-moi vous raconter le spectacle auquel j’ai assisté avant-hier : il s’agissait d’une représentation sélectionnée dans le catalogue  des ligues de l’enseignement d’Ile de France des Spectacles à savourer : « les mains dans la rosée » Spectacle de 50 minutes « très frais » avec de la musique et trois comédiens forts amusants.  Cette représentation venait clôturer les 14 séances de tap maternel, basées sur le thème : « il était une fois.. ».

J’avais hâte de me régaler et d’entendre les enfants de  4 ans,  rire, frapper dans leurs mains et taper des pieds ! J’ai été bien déçue ! J’ai essayé de comprendre si cela venait de moi et de ma déformation professionnelle ou s’il y avait vraiment un problème ? Et mon assistante que j’avais emmenée avec moi (toujours dans l’esprit de se sortir la tête de l’ordinateur dans une période de crise, n’est-ce pas ?), m’a devancée en me disant « c’est quoi ces enfants qui n’ont plus aucune spontanéité ! Qui ne frappent pas dans leurs mains et ne savent même plus quand applaudir la fin du spectacle ? »
Ouf, cela ne venait pas de moi…mais, pour tout vous dire, j’aurais préféré !

Bénédicte Sannier
Administratrice de la Ligue 95

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