Devoir de vacances

Si un bon mois nous sépare encore du début des vacances scolaires, pour les organisateurs de séjours collectifs comme la Ligue de l’enseignement, le temps est compté. C’est encore plus le cas pour le montage des colos apprenantes. À la Ligue 95, l’équipe vacances s’active pour faire partir près de 450 enfants dans ce cadre. Reconduit pour la 4e année, le dispositif national offre aux enfants des familles en difficulté la quasi-gratuité de séjours labellisés colos apprenantes. Ceux-ci doivent conjuguer un renforcement des acquis scolaires avec des activités classiques de jeux et de découvertes.

Comme le précise l’appel à candidature d’État reçu le 15 mai seulement, et à rendre avant le 5 juin, les colos apprenantes poursuivent un triple objectif : social, éducatif et culturel. Les dossiers de candidature doivent préciser « les compétences et les connaissances que les mineurs pourront acquérir à l’issue des séjours apprenants et les démarches favorisant les mixités sociales, économiques, culturelles et de genre ».

Dans le lourd cahier des charges envoyé par les services départementaux chargés de la jeunesse et de l’éducation populaire, on peut lire aussi : « Afin de tendre vers la parité, il conviendra, dans la mesure du possible, en relation avec les collectivités et les associations prescriptrices de séjours, de constituer des groupes d’enfants d’origines et d’horizons différents. Ces groupes comprendront pour moitié environ de mineurs éligibles au titre d’un des critères listés ci-dessus hors quotient familial inférieur à 1500 €, et, pour l’autre moitié, de mineurs éligibles au titre de ce seul dernier critère et de mineurs qui ne sont pas éligibles à l’aide de l’État mais qui peuvent bénéficier, le cas échéant, de tarifs préférentiels grâce à des aides locales consenties par les collectivités territoriales, les CAF ou par des partenaires locaux. »

Il serait instructif de calculer le coût d’instruction des dossiers, tant du côté des services de l’État, déjà débordés et en sous-effectif, que des collectivités locales et associations organisatrices de colos… N’aurait-il pas été plus efficace de renflouer directement les caisses des communes et départements pour leur permettre de revivifier les colonies de vacances au bénéfice de leurs administrés ? N’aurait-il pas été plus logique de faire confiance aux associations d’éducation populaire comme la Ligue de l’enseignement, principal acteur dans ce domaine, avec Vacances pour tous ? Les objectifs de mixité sociale qu’elle applique dans ses colonies de vacances dépassent ceux formulés dans le cahier des charges des colos apprenantes.

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