Sus à la paperasse

« J’ai entendu vos attentes et je partage vos constats. Sus à la paperasse inutile ! Comme vous, je suis convaincue qu’il faut libérer du temps administratif au profit du temps associatif. Ainsi s’exprime Marlène Schiappa en ouverture des assises de la simplification associative en décembre dernier, voir ici. La phase de consultation vient de se clôturer et ouvre sur une phase d’ateliers, prévus de février à avril. À la suite de quoi sera publiée et mise en œuvre une « nouvelle feuille de route ».

La secrétaire d’État à la vie associative a-t-elle pris la mesure du caractère intrinsèque de la complexité actuelle que subissent les dirigeants associatifs, condamnés à passer d’un appel à projets à un autre pour obtenir des crédits ? Le summum de la complexité est atteint par les fonds européens, en dépit de toutes les attentions des Gouvernements successifs.

À titre d’exemple, prenons le financement par le FSE des ateliers relais menés par la Ligue 95 à Garges-lès-Gonesse et Villiers-le-Bel. Le retard des versements, qui représente 60% du financement public apporté chaque année atteint désormais quatre ans ! À ce compte-là, on comprend que la survie de ce dispositif de prévention du décrochage scolaire soit menacée.

D’aucuns arguent de la cherté des ateliers relais. 100 000 € pour environ 80 élèves bénéficiaires, c’est trop, pensent-ils. Risquons une comparaison. Ce programme propose à une petite dizaine de jeunes en difficulté un autre mode d’apprentissage que celui de la classe, durant deux mois. À titre de comparaison, le SNU propose deux semaines de séjour de cohésion puis 12 jours de mission d’intérêt général, encadrés principalement par des militaires, pour un budget de 2000 € par bénéficiaire. Le dispositif atelier relais coûte environ 1250 € par élève pour une remobilisation scolaire encadrée par des enseignants et des animateurs professionnels.

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