Entretien croisé

L’assemblée générale de la Ligue 95, le 15 avril, a mis en lumière l’engagement bénévole de deux jeunes femmes, Emmanuelle Dekeyser et Ambre Ghali. La première, administratrice depuis déjà 15 ans, fait partie des 25 membres de la commission paritaire nationale de la Ligue, formée en février pour la réforme de la gouvernance du mouvement confédéral. La deuxième, candidate au CA, entrée à la Ligue 95 il y a une dizaine d’années pour y passer son Bafa, y est désormais formatrice Bafa.
Toutes deux ont un parcours associatif riche dont elles comptent bien faire profiter la fédération du Val-d’Oise.

Quel est le sens de votre engagement associatif ?

AMBRE : dans les différentes structures associatives où je suis investie, ce qui m’anime, c’est le désir d’accompagner les personnes et les projets citoyens. Avec une équipe, je milite pour la réouverture du planning familial 95, qui a fermé ses portes en 2020. Il s’agit d’agir en faveur du droit à l’éducation à la sexualité, à la contraception, à l’avortement, à l’égalité des droits entre les femmes et les hommes.
Dans le cadre d’Alternativ network, dont j’ai rejoint le CA en début d’année, nous accompagnons les projets citoyens en matière de transition écologique, grâce à nos réseaux collaboratifs.

EMMANUELLE        : ce qui est important, dans mon travail, comme dans ma vie associative, ce sont les initiatives qui partent de ce que les gens vivent. Il faut renverser l’expertise. On apprend vraiment des personnes qu’on accompagne. C’est l’esprit de la clinique de la concertation, dont j’ai présidé le mouvement national. J’ai toujours fait avancer en parallèle mon implication associative et mon engagement professionnel.
Les modes d’engagement d’aujourd’hui font se croiser les univers, professionnels, personnels, militants…

Quel est votre parcours à la Ligue de l’enseignement ?

EMMANUELLE : j’ai connu la Ligue 95 lorsque celle-ci est venue soutenir la ville d’Éragny pour mettre en œuvre le plan éducatif local, en 2007. J’ai trouvé la démarche partenariale intéressante. J’ai alors adhéré individuellement à la Ligue, pour entrer au CA, sur proposition du secrétariat général. Ces 15 années de travail au CA m’ont formée aux interactions collectives, à la construction d’une pensée intelligible et partageable.

AMBRE : c’est par les stages Bafa et approfondissement que je suis entrée à la Ligue, que je connaissais déjà enfant. Quand, à 21 ans, on m’a proposé de passer d’animatrice à formatrice, je me suis trouvée trop jeune. J’ai attendu trois ans puis je suis revenue comme formatrice.

Comment envisagez-vous les nouvelles missions qui vous sont confiées ?

EMMANUELLE : le travail intense que j’ai mené au sein de la commission nationale de la Ligue rejoint une question qui me taraude, celle de la gouvernance associative. Ce qui m’intéresse, c’est de dépasser les querelles intestines du national aujourd’hui pour faire vivre le projet. Si on se revendique des valeurs de l’éducation populaire, il faut les mettre en pratique.
Dans la fédération du Val-d’Oise, se pose la question du renouvellement. Il faut faire entrer de nouvelles énergies. Deux autres points me tiennent à cœur aussi, celui de l’articulation du travail des salariés avec l’engagement des administrateurs et celui de la transversalité qu’on doit développer.

AMBRE : je m’inscris dans la continuité de l’histoire de la Ligue, que je connais depuis mon enfance. Mais j’ai conscience aussi d’appartenir à une autre génération que beaucoup d’administrateurs. Je voudrais mettre à profit ma connaissance des structures du territoire pour accentuer la mise en réseau, pour mutualiser les actions entre structures du Val-d’Oise. Il faut mieux faire rayonner la Ligue, lui permettre de participer à davantage de projets, d’accompagner davantage d’associations.

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