La mobilisation des animateurs, en novembre-décembre, contre leurs mauvaises conditions de travail et le manque de reconnaissance dont ils souffrent, n’a pas été très médiatisée. Pourtant leur mission, celle d’encadrer les enfants hors du temps scolaire, n’est pas la moindre. La Ligue de l’enseignement du Val-d’Oise est interpellée à plusieurs titres. Elle forme au BAFA et BAFD des centaines d’animateurs chaque année (plus de 300 en 2021), employés dans des centres de loisirs, accueil périscolaire et séjours vacances qu’elle organise.
Comme toutes les autres structures employeuses, elle doit faire preuve de beaucoup d’agilité pour ne pas faire pâtir les enfants, et donc aussi leurs parents, des pénuries d’effectifs. 10% environ des postes d’animateurs restent non pourvus.
Mini-salaires, horaires fragmentés, temps partiel subi, sous-effectifs, rendent peu attractive une profession qui n’est pas considérée comme telle.
En effet, comme son nom l’indique, le brevet d’aptitude à la fonction d’animateur est une autorisation d’exercer, mais il n’apporte aucune qualification professionnelle. La plupart de ces animateurs sont embauchés dans le cadre d’un contrat d’engagement éducatif qui déroge au code du travail sur la durée hebdomadaire et fixe une rémunération minimum équivalente à 2h pour une journée de travail de 24h, soit moins de 70€ par jour. Dans ces conditions il vaudrait mieux parler de bénévolat indemnisé…
Quel débouché pour les Assises ?
Le malaise est bien identifié et le rapport de l’inspection générale de l’Éducation nationale de juillet 21 à lire ici ne fait que le confirmer. À partir de janvier, le Gouvernement offre, sous condition de ressources, une bourse de 200 € aux jeunes pour passer leur BAFA ou BAFD. Ce coup de pouce est loin d’aplanir toutes les difficultés. La Secrétaire d’État, Sarah El Haïry a dû monter au front en organisant des Assises de l’animation, auxquelles participe le syndicat d’employeurs de la Ligue, Hexopée, voir le communiqué. Les premières rencontres des 24 novembre et 13 décembre seront suives d’une 3e, voire d’une 4e journée.
Théoriquement une réforme de fond devrait être mise en chantier, basée sur les contributions de tous les acteurs : mouvements d’éducation populaire comme la Ligue, à la fois donc formateurs et employeurs, collectivités locales employeuses, État. Le calendrier électoral des Présidentielles et législatives va-t-il permettre des mesures à la hauteur des enjeux ?