Edito

Le Partenariat Public/Privé dans l’Economie Sociale et Solidaire,  pour renforcer la Démocratie et le lien social sur les territoires.

En guise d’éditorial, nous avons décidé de publier ci-dessous,  cette lettre adressée dernièrement par notre Vice Présidente,  Gwenola Ferran , à une élue locale du Val d’Oise . Elle reflète précisément  selon nous,  les enjeux des relations que nous souhaitons développer entre les collectivités locales et les acteurs de la société civile organisée que sont les membres de nos associations affiliées.

Le Conseil d’Administration de la Ligue 95

« Chère  F…,

J’ai été élue récemment vice- présidente de la fédération d’associations départementale de Jeunesse et d’Education populaire, la  Ligue de l’enseignement du Val d’Oise et c’est aujourd’hui à ce titre que je t’interpelle sur la question des conditions de la mise en œuvre des rythmes scolaires à la ville de …….

Cette réforme, à notre sens, ne pourra se faire correctement qu’en étant dans une démarche prospective. La ville de ……….    va devoir embaucher plus de deux cents animateurs pour encadrer les « Temps d’Activités Périscolaires ». La question est de savoir quel statut la ville va leur donner afin que ceux-ci puissent s’inscrire dans un déroulement de carrière durable,  c’est à dire une pérennisation de leur emploi avec un déroulement de carrière cohérent et évolutif.

En effet, outre l’amélioration des résultats de l’Ecole publique, cette réforme doit être aussi l’occasion pour les villes de créer de l’emploi pour les jeunes, et de sortir de la logique précaire du « petit boulot ». Mais , le statut de la fonction publique n’offre pas aujourd’hui de cadre de développement aux animateurs professionnels.
En effet, les collectivités territoriales pensent aujourd’hui que deux solutions s’offrent à elles.
La première consisterait à faire ce que fait actuellement la ville de …….  : Recruter ces animateurs sur des contrats de vacations précaires. Dans ce cas, la ville n’offre que peu de perspectives à ces jeunes,  qui ne pourront pas se loger, se former et avoir un déroulement de carrière leur permettant d’envisager sereinement l’avenir.

La seconde solution conduirait à les titulariser. On peut penser que c’est une bonne solution. Pourtant ce n’est ni favorable aux animateurs ni favorable à la collectivité sur le plan budgétaire. En effet, quelles perspectives offre le statut de la fonction publique aux animateurs ?  Peu de débouchés…  A part la possibilité de devenir,  pour un très petit nombre d’entre eux,  Directeur de service administratif ou Directeur d’équipements.  

Les collectivités oublient que s’offre à elles une troisième solution ! Celle de conventionner avec les associations employeurs de leur territoire pour mettre en œuvre avec elles dans le cadre d’un réel partenariat, un projet éducatif concerté.

Chacun ses compétences! Les employeurs associatifs, dans le cadre du dialogue social de la branche professionnelle de l’Animation, sont certainement plus compétents pour gérer des animateurs. Ils peuvent concevoir de vraies perspectives quant au déroulement de leur carrière, de leur formation,  s’appuyant sur un réel contrat à durée indéterminée.

De plus, cette solution de la convention de partenariat entre une commune et une association,  s’inscrit pleinement dans la volonté grandissante qu’ont les citoyens organisés en associations, qui souhaitent administrer l’intérêt général en partenariat avec les élus de la République. Une forme de Démocratie dans l’action qui de plus renforce le lien social,  favorisant l’engagement des citoyens dans les associations.

Aujourd’hui, le contexte économique et social en voie de délitement dans notre pays, nous impose d’être dans une démarche responsable et c’est bien dans ce sens que s’inscrit cette dernière solution.

Nous restons évidemment à ta disposition si tu souhaites qu’on en discute ensemble!

Bien à toi

Gwenola FERRAN
Vice Présidente de la Ligue 95 »

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