Editorial

Les élections législatives n’ont donné au Président de la République qu’une majorité relative à l’Assemblée nationale. Dans la composition de celle-ci, les députés de la NUPES et du RN ne sont pas à classer dans le même catégorie dite des « extrémistes ». Ces élections nous disent aussi que le fonctionnement démocratique basé sur le clivage gauche /droite semble aujourd’hui révolu, la Ve République également.

Bruno Latour tentait de faire partager l’idée d’une nouvelle République dont le fonctionnement démocratique s’appuierait sur « Le parlement des choses ». Le philosophe envisageait le rapprochement de la science et de la politique afin de mieux préparer la société des « vivants » à toutes les difficultés auxquelles nous sommes confrontés.

Pour l’heure, le Gouvernement est passé en force sur le 1er volet du projet de loi de finances 2023 à l’Assemblée, par le recours à l’article 49.3. Le 2e volet, celui des dépenses, pourrait de nouveau être adopté suivant cette même procédure, pour doter le pays d’un budget que l’on peut qualifier d’austéritaire, en le rapportant au taux d’inflation.

La Ligue de l’enseignement est particulièrement concernée par le budget de l’Éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative. L’essentiel va d’abord financer le SNU, le service civique et le mentorat.

Localement, nous ne pouvons que nous inquiéter d’une érosion lente mais régulière des moyens et services de l’État, œuvrant dans nos champs d’activité. Quant aux collectivités locales qui restent nos principaux financeurs, dans ce contexte de baisse des dotations de l’État, elles réduisent les moyens fléchés vers les loisirs éducatifs fragilisant dangereusement notre modèle économique. L’avenir de notre mouvement d’Éducation Populaire est remis en question.

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