Pour lutter durablement contre le chômage, créons des entreprises d’avenir !

Le gouvernement et les parlementaires débattent depuis quelques jours sur la création de 150 000 « emplois d’avenir » pour les jeunes.

On sait déjà que 30 000 de ces emplois seront utilisés pour préparer le recrutement des professeurs de l’Education Nationale. Ces trois années de contrat, proposées par l’Etat, permettront une sorte de pré-qualification et donc de pré-recrutement des futurs candidats aux différents concours de professeurs. Réjouissons-nous de cette initiative qui ne peut qu’améliorer la formation initiale des enseignants particulièrement mise à mal ces dix dernières années.

Pour le reste des « emplois d’avenir », il s’agira de mettre à contribution les collectivités locales et les associations pour qu’elles intègrent dans leur organigramme, des jeunes de 18-25 ans de bas niveau de qualification , en privilégiant ceux qui résident dans les zones urbaines sensibles.

Les chambres régionales d’économie sociale et solidaire (CRESS) qui comptent parmi leurs membres quasiment toutes les fédérations d’associations dont la Ligue de l’enseignement, sont donc à l’œuvre auprès des parlementaires , pour amender, modifier, compléter, les projets de lois et de décrets qui porteront prochainement ce dispositif « emploi s d’avenir » pour les jeunes.

Nous insistons sur les difficultés que va poser l’intégration de jeunes peu qualifiés et pratiquement sans expérience d’emploi dans les associations qui sont fragilisées par la restriction des budgets publics et la diminution brutale des subventions qui en découle. Il nous semble impératif de flécher quelques moyens publics sur les entreprises associatives qui porteront ces « emplois d’avenir » afin qu’elles aient les moyens humains et logistiques pour réaliser ce difficile et couteux travail d’insertion professionnelle des jeunes en difficulté.

Enfin, considérant le chômage des jeunes comme une conséquence structurelle du système économique dominant, il nous semble nécessaire de concentrer une partie des moyens publics luttant contre le chômage des jeunes sur l’innovation sociale et technologique et donc sur le financement d’expérimentations d’ « entreprises d’avenir », qui s’engageront dans la recherche de nouveaux métiers, dans le défrichage de nouvelles filières économiques, répondant à des besoins sociaux non couverts, accompagnant les transitions énergétiques et les mutations économiques dont notre société a besoin. Sur cet objectif, il serait pertinent de rendre éligibles aux « emplois d’avenir » les jeunes qui ont un haut niveau de qualification et qui sont nombreux aujourd’hui à ne pas trouver d’emplois.

Eric Forti

Président de la CRESS IdF*

*Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire d’Ile-de-France

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