Jeunes, accompagnement sous contrat 

© Photo Mission locale Ivry-Vitry

Annoncé par Emmanuel Macron le 2 novembre, le contrat d’engagement jeune prévoit de renforcer l’accompagnement des 16-25 ans les plus en difficulté, assuré via la garantie jeunes depuis 2017. Il devrait être opérationnel en mars prochain. Pour l’instant, à la suite de la communication gouvernementale, les missions locales, et même les services déconcentrés de l’État, sont dans l’expectative. « À part le dossier de presse, on n’a pas d’information », répondent les acteurs.

Trois différences avec la garantie jeunes sont affichées : un accompagnement intensif jusqu’au bout, soit de 9 et 12 mois, un suivi individualisé, une mobilisation plus homogène des différents partenaires. Et puis, de nouveaux acteurs sont convoqués sur la scène occupée par les jeunes ni en emploi, ni en formation, ni en études (NEET) : Pôle emploi et « des acteurs publics, privés et du monde associatif ». Ces derniers seront-ils choisis sur appels à projets ?

En attendant, les missions locales s’engagent vaillamment dans le PRIJ, programme régional d’insertion pour la jeunesse, lancé en 2018 pour quelques dizaines de quartiers politique de la ville, élargi en 2021. On y trouve déjà la logique de « aller vers » les jeunes, que prônent les politiques.

 

 

© Photo MD

 

Des objectifs difficiles

Cette mission de « prospection » hors les murs d’une population fragile et instable est déjà difficile à mener. Mais, une fois captés, maintenir ces jeunes 15 à 20 heures par semaine dans un dispositif encadré l’est tout autant. La nécessité d’une double compétence conseiller en insertion / éducateur est déjà intégrée par les missions locales, mais non par le service public de l’emploi. L’État annonce 600 nouveaux postes pour former les équipes de référents.

Décryptage

Indépendamment des moyens, ce qui frappe dans les éléments de langage présidentiels et ministériels, c’est l’affirmation d’une contrepartie forte pour les 500 € d’indemnité versés aux jeunes suivis. L’accompagnement est déclaré « exigeant et intensif », en écho à tous ceux qui crient à l’assistanat dès qu’on parle de prestations sociales. Mais on peut s’interroger sur la balance des droits et des devoirs pour tous ces jeunes fragiles. Et si on appliquait la même exigence à notre système éducatif et de formation professionnelle initiale qui laisse sur le bord du chemin un million de jeunes ? La faillite de la société à leur égard ne devrait-elle pas pousser les institutions à leur accorder, à eux aussi, un droit non négociable, celui d’un emploi durable à l’issue d’un parcours éducatif et qualifiant digne de ce nom ?

Auteur

Top