Edito

Le monde associatif alerte les décideurs publics sur la menace qui pèse sur ses emplois et son action citoyenne. 260 000 emplois, c’est ce que pourrait coûter la baisse de 11 milliards prévue pour la dotation au fonctionnement des collectivités territoriales, combinée à la baisse de 15 milliards des dépenses de l’Etat dans l’action sociale sur les 3 ans à venir.

Ces dernières années, les associations ont dû prendre en charge de plus en plus de missions  publiques ou d’utilité sociale. Elles se sont  pliées aux impératifs des règles du marché, des appels à projets, des appels d’offres, peinant à faire entendre que l’engagement citoyen dans les associations n’était pas assimilable  à une prestation de services.

Or nous entrons dans un deuxième temps de ce désengagement progressif des pouvoirs publics : la baisse de ces commandes publiques. Pour autant, la demande sociale augmente !

Et la paix sociale, pour une population aux prises avec des difficultés matérielles croissantes, repose de plus en plus sur la capacité des associations à maintenir les solidarités locales, éduquer, former, lutter contre les inégalités et les discriminations, malgré la baise drastique de leurs moyens financiers.

Ne pas évaluer et anticiper l’impact qu’aurait l’effondrement du tissu associatif dans des domaines aussi incontournables que l’Education,  la Culture, le Sport, la Solidarité, la Citoyenneté,  etc. serait  terrible pour la cohésion sociale et le pacte Républicain.

On l’observe depuis longtemps, l’accroissement des difficultés sur tous les aspects de la vie quotidienne des français-es accentue les réflexes de replis individuels, familiaux ou communautaires au détriment du désir de vivre ensemble.

Les dirigeants associatifs ont le devoir de coordonner leurs expressions pour alerter les pouvoirs publics locaux et nationaux sur la nécessité urgente de sécuriser le  modèle économique  des entreprises associatives en installant notamment un « Pacte d’utilité sociale »,  comparable au « pacte de responsabilité » réservé pour l’instant aux entreprises marchandes.

Eric Forti
Secrétaire général

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