Mais c’est quoi « la crise » ?

Les crises entremêlées que nous traversons : financière, économique, sociale, environnementale, donc « politiques » au sens littéral de l’organisation de la société, nous laissent le choix entre deux attitudes : se replier sur soi et laisser ainsi le danger prendre toute la place ou exploiter nos capacités résilientes pour les surmonter et saisir l’opportunité de rebondir sur des voies nouvelles.

Considérée du point de vue sociologique selon Julien Freund : « La crise est une situation collective caractérisée par des contradictions et ruptures, qui rendent les individus et les groupes hésitants sur la ligne de conduite à tenir, parce que les règles et les institutions ordinaires restent en retrait ou sont même parfois déphasées par rapport aux possibilités nouvelles qu’offrent les intérêts et les idées qui surgissent du changement, sans que l’on puisse cependant se prononcer clairement sur la justesse et l’efficacité des voies nouvelles ».

Rappelons ici cette définition chinoise de la crise qui s’appuie tout à la fois sur « danger » et « opportunité »  car les crises : «… déblaient le terrain. Elles nous débarrassent tout d’abord d’une infinité de formes extérieures depuis longtemps dénuées de vie, et qu’il aurait été impossible de faire disparaître à cause de leur droit historique ».

Enfin, Miller, en 1963, relève les caractéristiques des crises identifiées selon les études psychologiques et sociologiques :« Une situation de crise est plutôt aiguë que chronique, même si sa durée n’est pas spécifiée. La crise donne lieu à des comportements fréquemment « pathologiques », tels que l’inefficacité ou la recherche de boucs émissaires. La crise est relative : ce qui est crise pour une partie ou un participant peut ne pas l’être pour les autres. »

La République française a peut-être été construite par un peuple de « race blanche catholique » mais c’était il y a plus de deux siècles et dans un tout autre contexte. On sait depuis la seconde guerre mondiale à quel chaos nous ont menés les adeptes de la « race ».

Aujourd’hui, les enjeux planétaires environnementaux, la mondialisation économique et les progrès scientifiques et sociaux ont accentué les migrations, volontaires ou subies, des humains. Le brassage des populations est inexorable et même souhaitable car il reste une alternative durable à la guerre. L’heure n’est plus à nous enrober dans la définition et la protection d’une République aussi glorieuse hier qu’incantatoire aujourd’hui. Il s’agit de « rebondir dans des voies nouvelles » si nous voulons éviter le chaos entre ceux qui ont trop et ceux qui n’ont rien…. à perdre.

Contribuer, au sein de la Ligue de l’enseignement du Val d’Oise, à la formation et à l’organisation de la société civile du territoire où je vis, en m’appuyant sur les principes de l’Education Populaire pour redéfinir les règles qui nous permettront de vivre ensemble quelles que soient nos différences, tel est l’objectif que je vais m’attacher à poursuivre pour espérer sortir de ces crises…. Et vous ?

 

Eric Forti
Secrétaire général

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